L’Assemblée nationale sénégalaise s’apprête à franchir une étape décisive dans l’affaire du député Farba Ngom, accusé de blanchiment de capitaux. Ce vendredi, les députés de la 15e législature procéderont à la ratification de la liste des membres de la commission ad-hoc chargée d’examiner la demande de levée de son immunité parlementaire, émise par le ministre de la Justice.
Farba Ngom, maire des Agnams et proche du président Macky Sall, est cité dans un rapport de la CENTIF, transmis au Pool judiciaire financier. La procédure, si elle se poursuit, pourrait le faire rejoindre la liste des députés sénégalais ayant vu leur immunité parlementaire levée, une liste déjà marquée par plusieurs affaires médiatisées.
Précédents marquants :
- Massata Samb et Mamadou Niang :
Ces députés du PUR ont perdu leur immunité en 2022 après des actes de violence à l’Assemblée nationale. Ils ont été condamnés à 6 mois de prison ferme pour avoir agressé une collègue enceinte. - Ousmane Sonko :
En 2021, le leader du Pastef a vu son immunité levée dans le cadre de l’affaire Sweet Beauty, déclenchant un tollé dans le pays. - Khalifa Sall :
Ancien maire de Dakar, Khalifa Sall a vu son immunité levée en 2017 pour des accusations liées à la gestion de la Caisse d’avance de la ville. Condamné à 5 ans de prison, il a été gracié en 2019. - Barthélémy Dias :
En 2016, sa levée d’immunité a ouvert la voie à sa condamnation pour une affaire de meurtre datant de 2011. - Oumar Sarr, Ousmane Ngom et Abdoulaye Baldé :
En 2013, ces députés du PDS ont été impliqués dans la traque des biens mal acquis sous l’ère de la CREI. - Moussa Tine et Alcaly Cissé :
Ces figures politiques ont également fait l’objet de procédures similaires pour des accusations de diffamation et d’escroquerie.
Une procédure encadrée et complexe :
La levée de l’immunité parlementaire suit un cadre strict, avec une première saisine du ministre de la Justice, suivie de l’examen par une commission de 11 membres. Après audition du député concerné, une plénière décide en dernier ressort. Cette procédure vise à concilier respect des droits des élus et nécessité de répondre aux exigences judiciaires.
L’affaire Farba Ngom s’annonce comme un nouveau test pour l’Assemblée nationale sénégalaise, sur fond de débats sur la transparence et la justice.