Bien que sa culpabilité ne soit pas encore établie, Seydou Sarr est cité dans un rapport de la Centif transmis au Parquet, plaçant le député Mouhamadou Ngom, dit Farba Ngom, au cœur d’une tempête politico-judiciaire. D’après L’Observateur, cette affaire fait état de mécanismes de blanchiment de capitaux impliquant des sociétés écrans utilisées pour des transactions suspectes cumulant plus de 125 milliards de FCFA, ainsi que des flux financiers injustifiés circulant entre les comptes personnels du député-maire des Agnams et ceux de ses proches.
Toujours selon L’Observateur, Seydou Sarr, richissime homme d’affaires sénégalais, est soupçonné d’avoir joué un rôle dans des transferts financiers douteux, notamment vers la société Sci Haba, représentée par Ismaila Ngom, présumé frère de Farba Ngom. La neuvième Déclaration d’opération suspecte (DOS) du rapport, identifiée sous la référence e-DSB12220205, détaille un virement initial de 4 milliards de FCFA provenant du Trésor public en juin 2022. Cette somme aurait été fragmentée, transférée à plusieurs autres comptes et utilisée pour diverses opérations, ce qui, selon L’Observateur, pourrait indiquer une tentative de dissimulation ou de manipulation des fonds.
Les enquêteurs ont également identifié des versements significatifs sur les comptes de la Holding Sofico, appartenant à Seydou Sarr, et de la Sci Diamalaye, chacun crédité d’un milliard de FCFA. Toujours selon L’Observateur, un autre transfert de 2,2 milliards de FCFA a été enregistré le 7 novembre de la même année sur le compte des avocats Kantissa, Sarr, Sylva et Gomis. Ce même jour, un virement de 3,5 milliards de FCFA en provenance du Trésor public a été reçu par Seydou Sarr, qui a déclaré aux enquêteurs qu’il s’agissait d’un engagement de l’Agence judiciaire de l’État pour exécuter des condamnations judiciaires. Cependant, cette justification, selon les enquêteurs cités par L’Observateur, soulève des doutes sur la transparence et l’utilisation réelle des fonds publics.
D’autres transactions impliquant Coris Bank et la société civile particulière Haba, également représentée par Ismaila Ngom, ont été mises en lumière par l’enquête. Par exemple, le 16 août 2023, un virement de 1,5 milliard de FCFA a été effectué par Holding Sofico-Sa, suivi deux jours plus tard d’un transfert de 300 millions de FCFA vers le compte de la SCP Haba. Le 29 août, un retrait de 600 millions de FCFA a été effectué pour un paiement notarial, sans qu’aucun nom de cabinet ne soit précisé. Ce même jour, un autre virement de 1,2 milliard de FCFA a été réalisé depuis le même compte, rapporte L’Observateur.
Ces révélations, relayées par L’Observateur, illustrent la complexité de l’affaire et soulignent la nécessité pour l’enquête d’élucider la destination réelle de ces sommes colossales ainsi que les éventuels liens entre les parties impliquées. À ce jour, aucune action judiciaire formelle n’a été engagée contre Seydou Sarr, alias Tahirou Sarr.