La Chambre criminelle du Tribunal de Dakar a annulé le jugement ayant entraîné la radiation de l’opposant politique Ousmane Sonko des listes électorales, dans le contexte de l’affaire controversée l’opposant à l’ex-masseuse Adji Sarr.
Le Tribunal d’instance hors classe de Dakar a déclaré la radiation de Sonko « nulle » et a ordonné sa réintégration immédiate sur les listes électorales. Cette décision découle de la reconnaissance de l’irrégularité de la condamnation antérieure de Sonko pour « corruption de la jeunesse ». Le juge a précisé que « la mesure de retrait du nom de Ousmane Sonko des listes électorales est fondée sur une décision de justice qui ne figure plus dans l’ordonnancement juridique ; elle est, par conséquent, irrégulière et encourt l’annulation ».
L’annulation découle de la déclaration de Sonko, faite lors de son arrestation, invoquant l’article 307 du Code de Procédure Pénale. Ousmane Sonko a déclaré : « Ce jeudi 28 juillet 2023, j’ai été arrêté à mon domicile par des éléments du GIGN… Conformément aux dispositions de l’article 341 du code de Procédure Pénale, cette arrestation entraîne de plein droit l’anéantissement de ce jugement et je déclare expressément ne pas acquiescer à la condamnation ».
Ce rebondissement juridique intervient après l’acquittement de Sonko dans l’affaire de viol présumé impliquant Adji Sarr. Sa condamnation à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse », ainsi que l’amende de 600 000 F CFA, sont désormais annulées. Ndèye Khady Ndiaye, co-accusée dans cette affaire, avait également été condamnée pour « incitation à la débauche », une sentence qui, avec celle de Sonko, est désormais caduque.
La décision du Tribunal de Dakar marque un tournant significatif dans l’affaire Adji Sarr et rétablit Ousmane Sonko dans ses droits politiques, notamment sa capacité à participer aux processus électoraux.